A l’occasion de la Biennale 2014 de l’UMAM, la fine fleur des troupes artistiques méditérrannéenne s’est emparée du château Grimaldi de Cagnes sur Mer. Ce rendez-vous incontournable du calendrier créatif azuréen nous offre cette année à découvrir des œuvres d’artistes venus de tout le pourtour de notre mare nostrum : Grèce, Espagne, Turquie, Israël, Tunisie, Algérie, Maroc, Italie, Iran, Lybie, Syrie, Egypte, Istrie et France.
Le thème annoncé « Mises en Scènes » affirme la volonté des organisateurs de s’accaparer ce lieu majestueux qu’est le château-musée Grimaldi du Haut de Cagnes. Les déambulations que proposent les quatre niveaux du bâtiment, offraient la possibilité aux artistes invités de quelques belles installations. La revue Lou Can ne distribuera pas de bons ou de mauvais points, mais se contentera de citer ses préférées, en parfaite subjectivité, et tout en regrettant que le fil conducteur entre les différentes salles soit parfois perdu, au profit de l’excellence des pièces présentées. Le visiteur se fera un plaisir d’arpenter le dédale grimaldien afin de s’y forger sa propre opinion.
Nous avons été particulièment impressionnés par les travaux de Mauro Corda, Yves Hayat, Tom Herck, Héléna Krajewicz, Marco Maroni et de Nicolas Rubinstein qui a par ailleurs reçu le Prix de la ville de Cagnes-sur-Mer. Le Prix Matisse est quant à lui attribué à un syrien, Bahram Hajou. Le Prix Bonnard étant attribué à Guy Brunet.
« Un prix Jean Moulin était également décerné. Sa création avait été annoncée lors de l’Hommage à Jean Moulin qui a eu lieu cet hiver dans six lieux d’expositions organisés par l’UMAM. Un lien profond unit l’UMAM au résistant : en effet ses amis qui exposeront pour la première fois dans sa galerie de la rue de France à Nice étaient Matisse et Bonnard, parrains fondateurs de l’union. C’est donc « Corps en résonance » de Naziha Mestaoui qui est récompensé. Son installation sonore et visuelle interactive génère un reflet lumineux et des sons au passage du visiteur. Son bol en cristal se met alors à tourner et l’eau crée des formes géométriques ondulantes. Elle va bénéficier d’une résidence et d’une exposition au Centre International d’Art Contemporain de Carros. » (D’après le texte de Christian Gallo sur le site de l’association).
Nous soulignerons la volonté des administrateurs d’inscrire cette biennale dans une démarche de paix et de dialogue entre les peuples, à l’heure où les armes et la haine s’aiguisent dans beaucoup de régions du monde, ainsi qu’en Europe.
Notons que des participants réguliers à la revue Lou Can exposent leur production à cette occasion : Martin Caminiti, Gilles Miquelis et Roxane Petitier, félicitations à eux.
Malheureusement il s’agira certainement de la dernière exposition à laquelle a participé Ultra-Violet de son vivant, puisque l’artiste est décédée dans le courant du mois de juin.
Nous terminerons en disant que cette Biennale nous a semblé fortement marquée par la personnalité de la commissaire d’exposition, Simone Dibo-Cohen, pour le meilleur et pour le noir… c’est parfait, puisqu’elle assume cette subjectivité dans l’introduction du catalogue d’exposition. La lumière, le noir, celle qui pourrait être l’égérie de Soulage ne se drape-t-elle pas in fine d’un habit tissé aux couleurs de la destinée de l’Humanité toute entière ?
Jérémy Taburchi
Pour la revue Lou Can